13/10/2008

Eux - Ces soirées

Il y avait aussi ces soirées tristes où l’on se retrouvait seul, chacun chez soi, et la conscience en était vive et l’on voyait soudain plus loin que lorsqu’on se trouvait en plein soleil, ensemble et, oui, on aurait dit alors qu’on était davantage en vie ici, dans cette solitude illustrée, que partout ailleurs, qu’à n’importe quel moment. Le souvenir du même instant, plusieurs années auparavant, lorsque la conscience en était encore plus vive (les possibles), nous rendait le supplément perdu entre temps.
L’instant était propice aux écritures, aux regards sans objet dirigés vers le ciel, aux déclarations dépassant largement soi, aux projets inventés.
Puis l’on se sentait si seul qu’il n’y avait plus d’autre choix que de sortir, que d’appeler quelqu’un, un ami parmi ceux-là, qui toujours vous proposait une soirée, et tout se taisait au profit d’un grand bruit.

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